1. |
Caillou
05:09
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CAILLOU
S'il faut que je t'aime
Sans attendre rien en retour
Dis-moi, tu n'es plus la même
D'ailleurs où sommes-nous ?
Par quel stratagème
Je me change en caillou ?
Pour me fondre à ton paysage
À tes torrents bercé
Comme un grain de sable
Danse dans les remous
Mais le grain de sable
Jamais ne se dissout
Je m'endurcirai comme pierre
Celles dont on fait les ponts
Dessus les rivières
Le ventre des maisons
Une vie entière
Au prix d'une saison
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2. |
L'oasis
04:00
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L'OASIS
Aussi lointain que je me souvienne
Les jeux de gosses au coeur du mois d'août
L'ombre de mon grand-père se promène
Dans le petit bois de Martinrou
La chaleur épaisse de la serre
Le poussait parfois jusqu'aux étangs
Se dégourdir ou pour se distraire
Taquiner gardon, chasser faisan
Souverain d'un palais de fenêtres
Il couvait un peuple de rosiers
Combien de boutons encore à naître
Pour autant de roses à marier ?
Le coeur, la main toujours à l'ouvrage
Entre les greffes, les coups de rateau
Une taille puis l'ultime arrosage
Comme un peintre trempe ses pinceaux
Nous allions visiter le vieil homme
Dans l'oasis aux mille parfums
Abricot, agrumes, cardamome
Embaumaient parterres et jardin
Reine de Saba, Rose du Bengale,
Blanche de Castille, Brigitte Bardot
Dépliaient un à un leurs pétales
Offrant leurs corolles en rameaux
Ce miracle de métamorphose
Le fascinait autant qu'aujourdhui
Je ne puis croiser la moindre rose
Sans m'y pencher pour penser à lui
Car rien ne dure, tout est éphémère
Aux fleurs d'été - beauté, jeunesse, éclat
Comme un homme tu es né poussière
À la poussière tu retourneras
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3. |
Dans la poitrine
05:01
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DANS LA POITRINE
J'ai dans la poitrine
Un volcan de lave verte
Poisse divine
Qui bout sous un couvercle
Et me creuse une mine
De revenant
Ne me demandez pas comment
Ni d'où il est venu
Ce grognement d'où le sors-je?
Il s'insinue
Depuis le fond de ma gorge
Attention si j'éternue
Terre et nuages
Se bousculent dans ma cage
Montre-toi la bête
On se connaît depuis longtemps
Ravale ton souffle tiède
Et arrache-toi de ce trouble de ce trouble de ce trouble
De ce trou béant
Ma vie
Du calme allons, allons
Qu'ai je à trembler de la sorte ?
C'est un dragon
Je crains juste qu'il ne sorte
De mes gonds
Moi seul à seul
Devant l'âtre de sa gueule
C'est depuis l'enfance
Qu'il agace mes entrailles
De sa présence
Mes yeux pleuraient ses écailles
La délivrance
Et dans les rêves
Quand les sables se soulèvent
Montre-toi la bête
On se connaît depuis longtemps
Ravale ton souffle tiède
Et arrache-toi de ce trouble de ce trouble de ce trouble
De ce trou béant
Ma vie
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4. |
Pauvre Martin
03:31
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PAUVRE MARTIN
Avec une bêche à l'épaule,
Avec, à la lèvre, un doux chant,
Avec, à la lèvre, un doux chant,
Avec, à l'âme, un grand courage,
Il s'en allait trimer aux champs !
Refrain : Pauvre Martin, pauvre misère,
Creuse la terr', creuse le temps !
Pour gagner le pain de sa vie,
De l'aurore jusqu'au couchant,
De l'aurore jusqu'au couchant,
Il s'en allait bêcher la terre
En tous les lieux, par tous les temps !
Sans laisser voir, sur son visage,
Ni l'air jaloux ni l'air méchant,
Ni l'air jaloux ni l'air méchant,
Il retournait le champ des autres,
Toujours bêchant, toujours bêchant !
Et quand la mort lui a fait signe
De labourer son dernier champ,
De labourer son dernier champ,
Il creusa lui-même sa tombe
En faisant vite, en se cachant...
Il creusa lui-même sa tombe
En faisant vite, en se cachant...
En faisant vite, en se cachant...
Et s'y étendit sans rien dire
Pour ne pas déranger les gens...
Pauvre Martin, pauvre misère,
Dors sous la terr', dors sous le temps
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5. |
La plage
04:21
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LA PLAGE
Un jour, frappé de folie
J'ai pris mes économies
Mon petit garçon de dix ans et sa maman
Pour leur faire voir du pays
- Papa, j’ vais manquer l'école
Je risque deux heures de colle
- J'ai mis le maître au courant, fais pas d'histoires
Et monte dans la carriole
- Mon homme, j'ai fait les bagages
Plié robes, tenues de plages
- Une robe suffira, ma belle
Emporte surtout ton courage
Ainsi nous sommes partis
À la tombée de la nuit
Un peu plus loin, couchées dans l’ornière
Trois ombres étaient endormies
Sous la voûte des étoiles
L'araignée tisse sa toile
Le convoi trace sa route, pas de doute
Les pierres usent les sandales
- Dis-moi, petite bergère
Où s'arrête la poussière ?
- Franchis la montagne par son sommet
Derrière, tu verras la mer
- Ohé ohé du bateau !
Toi qui nages entre deux eaux
Trois ans de salaire je t'en fais cadeau
Si tu nous prends sur ton dos
À bord on s'est entassés
Parmi tous les passagers
La bourse légère et le coeur serré
Dans des gilets orangés
Mais au large, le ciel vert
Grondait, crachait des éclairs
Sur la frêle brindille à la merci
Des vagues et des vents contraires
C'est un village de vacances
La plage de la providence
Allongés sur le sable tranquilles
Tous n'ont pas la même chance
Alignés sur le sable tranquille
Tous n'ont pas la même chance
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6. |
La ruade
05:46
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LA RUADE
Pars dans les landes
Pars sans attendre
Et ne reviens pas tant que
La rage qui t'inonde et la peur qui te hante
Ne se rendent tout bas
Range ce couteau
Range tout ce qui te démange
Les mains, les poings
Les coups de pieds au ventre, mon beau
Tout ce qui crie vengeance
Ce n'est qu'un roitelet
Ridicule, soupe au lait
Qu'une simple ruade a plongé dans la fange
Pour laver cet affront
Ton vieux canasson
À crinière blanche
Sous l'épée a payé
Ne pleure pas mon ange
Lache, tu n'es pas lâche pour autant
Mais ne fais pas d'esclandre, de scandale
Et chût… On pourrait nous entendre
Ne vas pas te faire pendre
Pour un vieux cheval
Et dans tout le pays
On raconte et l'on dit
Le roi couvert de honte
Dans la merde rampant
Jurant, vociférant
Comme il se relevait
Le fou qui a souri a pris cent coups de fouet
Maintenant, disparais
Dans les landes au-delà des marais
Où les chiens ni les rois ne se risquent jamais
Va tant que tu avances, avance droit devant
Va vers le levant
Et avec de la chance, qui sait
Tu verras dans la plaine la marque des sabots
Le lit d’un ruisseau
Où libres, les chevaux viennent boire
Et dans tout le pays
On raconte et l’on dit
La révolte qui gronde
Le grand soulèvement
Un galop qu’on entend
À des lieues à la ronde…
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7. |
Le grand Lustucru
03:05
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LE GRAND LUSTUCRU
Quel est donc, dedans la plaine
Ce grand bruit, qui vient jusqu'à nous ?
On dirait un bruit de chaînes
Que l'on traîne, que l'on traîne
Que l'on traîne sur des cailloux
Quel est donc sur la rivière
Ce grand bruit qui vient jusqu'ici ?
On dirait un bruit de pierres
Que l'on jette, que l'on jette
Que l'on jette dedans le puits
C'est le Grand Lustucru qui passe
C'est le Grand Lustucru qui mangera
Tous les petits gars qui ne dorment guère
Tous les petits gars qui ne dorment pas
L'Angélus sonne sur Balanches
Un pigeon tombe du clocher
Quel est donc ce bruit de branches
Que l'on traîne, que l'on traîne
Que l'on traîne sur le plancher ?
C'est le Grand Lustucru qui passe
Et c'est moi qu'il vient chercher
Moi, parce que ce soir je ne dors guère
Moi, parce que ce soir je ne dors pas
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8. |
Réveil
03:05
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RÉVEIL
Je suis vivant
Je le sens dans l’écorce
Je suis vivant, je le sens
Je suis vivant
Je le sens dans l’écorce
Le soleil
Quand les corps se réveillent
Je suis vivant
Je le sens dans les branches
Je suis vivant
Je le sens dans les branches
Le tonnerre et la pluie
Tu te blottis
Je suis vivant
Je le sens dans les feuilles
Je suis vivant
J’ai le vent dans les feuilles
L’amour, amouragan
Et les feuilles dans le vent
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Ivan Tirtiaux City Of Brussels, Belgium
A childhood passed in the theatre amongst actors, musicians and craftsmen gave Ivan Tirtiaux his first taste of music. Sung in his deep, supple voice in his native french he has created a unique kind of ‘folk nouveau’ drawing equally on chanson française, folk, blues and latin music. ... more
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